Rester debout dans la tempête
Est-il possible de développer de nouvelles ressources individuelles et collectives pour faire face à nos éco-dissociations structurelles ?
Comment rester debout dans la tempête, connectés à nous-mêmes, aux autres humains et au monde qui nous entoure ?
Comment re-tisser une toile de sécurité neurologique et émotionnelle dans un contexte d’effondrement ?
Changement Vivant se propose d'explorer ces questions avec vous.
Qu'est-ce qu'une "Eco-dissociation structurelle" ?
Après plus de dix années passées au côté des acteurs institutionnels et associatifs de la Transition Ecologique, je sais combien leur quotidien peut être usant, épuisant et désespérant. Confronté.e.s plus que jamais à des tensions et résistances au changement sur leur territoire, ces hommes et femmes de première ligne sont pour moi de véritables héros et héroines de cette époque. De par leurs postes et leurs missions, ils/elles sont pleinement conscient.e.s des enjeux terrifiants qui pèsent sur notre civilisation : atténuation désespéré du réchauffement climatique, adaptation nécessaire mais bien trop lente sur nos territoires, effondrement de la biodiversité, raréfaction dramatique des ressources en eaux, pollutions majeures des milieux, crise énergétique à l'horizon...
Nombre d'entre eux sont touché.e.s à titre personnel par une lourde éco-anxiété (voir effondralgie) ,qu'ils et elles tentent de contenir dans le cadre de leurs missions professionnelles.
Or, notre physiologie n'est pas fait pour supporter au quotidien une telle perception de danger sans solution. Le stress généré dans notre système nerveux déclenche des mécanismes de défenses neurobiologiques, tout à fait légitimes. On rejoint là la biologie du trauma.
La première étape de cette cascade de défense correspond le plus souvent à une hyper-activité du sympathique ( élévation des taux de cortisol, noradrénaline, recherche de shoot de dopamine rapides...). C'est le temps de la frénésie professionnelle, du "workaolisme", de l'engagement militant intense et décentré, qui procure un semblant de sentiment d'efficacité et d'espoir. Mais une telle stratégie, lorsqu'elle est vécue dans l'insécurité intérieure, épuise l'organisme. Elle ne peut être maintenue dans la durée sans payer un certain prix. La personne concernée finit par toucher des états d'épuisement, de dépression, de manque de ressources proches du burn-out. Le système nerveux n'a alors pas d'autre choix que de préserver ses ressources par un phénomène neurobiologique de "dissociation". Il va littéralement "couper" les connexions entre certaines fonctions du cerveau, certains sujets, certains circuits neuronaux. Cette dissociation peut être plus ou moins profonde, plus ou moins subtile et invisible, mais on est bel et bien en présence d'une empreinte traumatique dans notre système nerveux. Ces mécanismes de protection sont tout à fait cohérents et légitimes. Mais il s'en suit une forme de déconnexion du réel, une incapacité à ressentir nos émotions, une perte de ressources émotionnelles, cognitives et relationnelles, une inhibition de l'empathie, une chute de nos capacités d'adaptation et de créativité...
L'éco-dissociation touche structurellement notre société toute entière à différents degrés. Certains auteurs vont jusqu'à considérer notre civilisation occidentale moderne comme "traumatique" et identifient des symptômes de dissociation jusqu'au coeur même de nos habitudes quotidiennes. Les manifestations les plus courantes en milieu institutionnel peuvent être des formes lourdes de déni, mais aussi un cloisonnement rigide, une segmentation des responsabilités :"Je ne vois pas le rapport avec les missions de mon service", "l'écologie ne nous concerne pas, c'est ton job...", "la question de l'eau n'a rien à voir avec le développement du PLU !" etc... La dissociation cognitivo-émotionnelle se manifeste lors des réunions ou des prises de décision : seul l'hémisphère gauche rationalisant sera mobilisé, parfois jusqu'à l'absurde ! La perception du Soi , mais aussi de l'activité humaine est de plus en plus dissociée du vivant qui nous entoure.
Nombre d'entre eux sont touché.e.s à titre personnel par une lourde éco-anxiété (voir effondralgie) ,qu'ils et elles tentent de contenir dans le cadre de leurs missions professionnelles.
Or, notre physiologie n'est pas fait pour supporter au quotidien une telle perception de danger sans solution. Le stress généré dans notre système nerveux déclenche des mécanismes de défenses neurobiologiques, tout à fait légitimes. On rejoint là la biologie du trauma.
La première étape de cette cascade de défense correspond le plus souvent à une hyper-activité du sympathique ( élévation des taux de cortisol, noradrénaline, recherche de shoot de dopamine rapides...). C'est le temps de la frénésie professionnelle, du "workaolisme", de l'engagement militant intense et décentré, qui procure un semblant de sentiment d'efficacité et d'espoir. Mais une telle stratégie, lorsqu'elle est vécue dans l'insécurité intérieure, épuise l'organisme. Elle ne peut être maintenue dans la durée sans payer un certain prix. La personne concernée finit par toucher des états d'épuisement, de dépression, de manque de ressources proches du burn-out. Le système nerveux n'a alors pas d'autre choix que de préserver ses ressources par un phénomène neurobiologique de "dissociation". Il va littéralement "couper" les connexions entre certaines fonctions du cerveau, certains sujets, certains circuits neuronaux. Cette dissociation peut être plus ou moins profonde, plus ou moins subtile et invisible, mais on est bel et bien en présence d'une empreinte traumatique dans notre système nerveux. Ces mécanismes de protection sont tout à fait cohérents et légitimes. Mais il s'en suit une forme de déconnexion du réel, une incapacité à ressentir nos émotions, une perte de ressources émotionnelles, cognitives et relationnelles, une inhibition de l'empathie, une chute de nos capacités d'adaptation et de créativité...
L'éco-dissociation touche structurellement notre société toute entière à différents degrés. Certains auteurs vont jusqu'à considérer notre civilisation occidentale moderne comme "traumatique" et identifient des symptômes de dissociation jusqu'au coeur même de nos habitudes quotidiennes. Les manifestations les plus courantes en milieu institutionnel peuvent être des formes lourdes de déni, mais aussi un cloisonnement rigide, une segmentation des responsabilités :"Je ne vois pas le rapport avec les missions de mon service", "l'écologie ne nous concerne pas, c'est ton job...", "la question de l'eau n'a rien à voir avec le développement du PLU !" etc... La dissociation cognitivo-émotionnelle se manifeste lors des réunions ou des prises de décision : seul l'hémisphère gauche rationalisant sera mobilisé, parfois jusqu'à l'absurde ! La perception du Soi , mais aussi de l'activité humaine est de plus en plus dissociée du vivant qui nous entoure.
De l'éco-dissociation à la résilience ?
"Comment pouvons-nous prendre en compte les connaissances émergentes de l'accompagnement thérapeutique des traumas? Quelles pistes, solutions, expériences pouvons nous adapter aujourd'hui à nos quotidiens professionnels ?"
"Comment aborder le sujet ensemble, en équipe, et transformer nos zones d'éco-dissociation en un formidable réservoir de résilience personnelle et collective ?"
"Comment créer des espaces sécures de co-régulation entre pairs, permettant de prendre soin de chacun, d'opérer ensemble des ré-associations salutaires, et de maintenir nos ressources vives dans le monde qui vient ?"
C'est le champs d'expérience que je vous invite à découvrir en atelier, conférence, ou temps de formation en équipe.
"Comment aborder le sujet ensemble, en équipe, et transformer nos zones d'éco-dissociation en un formidable réservoir de résilience personnelle et collective ?"
"Comment créer des espaces sécures de co-régulation entre pairs, permettant de prendre soin de chacun, d'opérer ensemble des ré-associations salutaires, et de maintenir nos ressources vives dans le monde qui vient ?"
C'est le champs d'expérience que je vous invite à découvrir en atelier, conférence, ou temps de formation en équipe.
"Soudain, Kenji lâcha :
- Nous avons trahi le vrai monde.
- Le vrai monde ? Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne sais pas. Mais ce n'est pas ça - et il fit un geste de la main en direction de l'autoroute.
- Et bien, peut être que nous y reviendrons. Ce truc dingue ne pourra pas durer longtemps. Ça pètera un de ces jours, bientôt.
- Trop fort et trop tard.
- Pas si on garde ouvertes d'autres routes."
- Kenneth White , Les cygnes sauvages -
- Nous avons trahi le vrai monde.
- Le vrai monde ? Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne sais pas. Mais ce n'est pas ça - et il fit un geste de la main en direction de l'autoroute.
- Et bien, peut être que nous y reviendrons. Ce truc dingue ne pourra pas durer longtemps. Ça pètera un de ces jours, bientôt.
- Trop fort et trop tard.
- Pas si on garde ouvertes d'autres routes."
- Kenneth White , Les cygnes sauvages -